lundi 11 novembre 2013

étape 2 : chalets de miage - col de la croix du bonhomme

 vendredi 26 juillet 2013

9 h    + 1 500 m    - 600 m


  A 8 h, je laisse dans l'ombre les chalets de Miage pour grimper sur le plateau de Truc (mot celte désignant un sommet arrondi). Parvenu tout en haut, je suis épaté par le décor offert au soleil. La solitude, les crêtes acérées, les jeux d'ombre et de lumière, le bleuissement des horizons appuyés sur la verdure des premiers plans, deux grosses montgolfières glissant vers le nord dans le Val Montjoie, tout concourt à me faire oublier le malaise d'hier après-midi pour me révéler la puissante majesté de la montagne. Elle ne m'écrase plus, elle me porte.













 A travers pins, le chemin se poursuit jusqu'aux Contamines-Montjoie puis le long du Bon Nant, cours d'eau qui m'accompagne jusqu'à la chapelle N.D. de la Gorge, archétype de l'art baroque très présent dans la région. En cette période de vacances, une kyrielle d'activités plus ou moins sportives anime toute la vallée.



les Contamines-Montjoie
N.D. de la Gorge


N.D. de la Gorge
N.D. de la Gorge



















 Le chemin prend ensuite une allure aménagée qui me rappelle le camino francès jusqu'au refuge de la Balme en plein cœur de la plus haute réserve naturelle de France. Il est 13 h 30, j'ai faim et suis fatigué mais je ne peux rester dormir, toutes les places étant prises, en particulier par des randonneurs sans bagages (voir photo). Tant pis ! Pour moi, randonner signifie vivre en liberté. Pas question de planifier les étapes et je compte sur la chance et sur mon adaptabilité pour faire face aux problèmes. Je regrette seulement de ne pas pouvoir aller jusqu'aux lacs Jovet qui sont à 1 h 30 hors chemin depuis la Balme.



















  Après un rapide repas, je rassemble mes affaires et mon courage et part à l'assaut du col du Bonhomme (2 330 m). L'alpage cède bientôt sa place à une lande rase puis à des rocailles que survolent des choucas. Suit un champ d'éboulis assez raide suivi de mon premier névé qui me démontre tout l'intérêt des bâtons. Le vététiste qui me rattrape alors n'a ni bâtons, ni pneus neige et il doit poursuivre à pied avec force glissades.
Bien que peu sûr de lui, il aura apparemment réussi le franchissement du col enneigé et je ne le reverrai pas.











  Parvenu au col, je me retourne et j'aperçois en contre-bas les lacs Jovet. Ils ne me paraissent pas si séduisants que ça et finalement je ne regrette rien car l'obligation de poursuivre m'a montré que je pouvais faire plus de chemin que je ne le pensais. Satisfait, je repars dans la neige - j'y prends goût - pour atteindre avant 17 h le refuge du CAF de la Croix du Bonhomme. Il y a beaucoup de monde mais des places sont encore disponibles et je retrouve un couple originaire de Valence rencontré la veille. A 21 h, pendant que le calme s'installe, un guitariste accompagne pour une poignée d'auditeurs le lent déclin du soleil. En contre-bas, les photographes fixent à l'horizon la ligne de crête où sont apparus des bouquetins. Mais ils sont loin.







 















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