jeudi 21 novembre 2013


etape 8 : trient - le lac blanc

  jeudi 1 août 2013

9 h 15    + 2 000 m    - 1 000 m


  Le beau temps semble bien installé maintenant et le départ à 7 h 30 se fait sous un ciel bleu pur et sans vent. Après une douce montée, le chemin profite de la discrétion d'un sous-bois pour s'élever très rapidement avant de resurgir, plus calme, dans les herbages qui conduisent jusqu'au col de la Balme (2 191 m), atteint à 9 h 45. Carrefour important, très fréquenté par les randonneurs, les vététistes et les promeneurs, point d'aboutissement de nombreuses remontées mécaniques, il jette le solitaire dans la foule avec la vision très urbanisée de la vallée où se casent les villages du Tour et de Montroc, précédents Argentières puis Chamonix pris dans une vaste conurbation. Le col est aussi sur la ligne frontalière et par enchantement mon téléphone sort de sa léthargie. J'en profite pour contacter le refuge du Lac Blanc car j'ai entendu hier soir parler de la beauté du site. Il reste une place (!) et elle sera pour moi. Toujours ce côté chance sur les chemins...












  C'est ensuite un long ruban qui se déroule dans les pâturages mis en valeur par une lumière de plus en plus frontale. L'éclairage souligne également le moindre relief du massif du Mont-Blanc, bien visible dans le lointain, avec tout à droite, en équilibre sur l'abîme, la gare terminale du périphérique de l'Aiguille du Midi. Puis, descente confortable jusqu'au col des Posettes (1 997 m) avant d'attraper un chemin plus rocailleux pour atteindre l'aiguillette des Posettes à 2 200 m et de poursuivre sur la ligne de crête, tranquille et sans risque, dominé vers l'est par la puissante image du glacier du Tour.


















  Soudain, on atteint le bout de l'arête. En-dessous, la vallée avec Tré-le-Champ qu'il faut rejoindre - que c'est raide ! et en face la vision d'un chemin couturé au point zig-zag, effrayant. Heureusement, le vrai tracé passe en balcon, plus bas à gauche, traverse un sous-bois, longe un beau terrain de jeu pour escaladeurs (présence d'une école d'escalade), effleure l'aiguillette d'Argentières, amuse avec quelques échelles et escaliers métalliques, bifurque à la Tête-aux-Vents (2 132 m), surplombe les lacs de Chéserys, rajoute par malice quelques échelles et s'arrête, essoufflé, au Lac Blanc. 















   A 2 352 m, le lieu est saisissant. Adossé au massif des Aiguilles Rouges, il dévisage la Mer de Glace surmontée des Grandes Jorasses.  Il doit son appellation au fait qu'il est gelé une grande partie de l'année (c'était encore le cas il y a quinze jours, à la mi-juillet). Présentement, véritable joyau émeraude, il peut encore revendiquer son nom avec la neige alentour, avec la glace immédiate, s'infiltrant sous la surface et, pourquoi pas, avec la robe blanche d'une mariée originaire des îles, si subjuguée naguère par la poésie des lieux, qu'elle choisit d'y revenir prendre ses photos de mariage.






































 Le gîte est à l'unisson du lieu, l’accueil est agréable, le dortoir se fait en petits compartiments de quatre lits. Très bon repas avec variante de menu au choix pris en compagnie du couple de Valence déjà vu en début de périple et d'une famille canadienne composée des parents et de trois jeunes adultes vraiment enchantés.

  J'ai eu raison d'adopter ce sens classique du circuit et de finir demain. J'avais hésité un temps, craignant d'être accompagné en permanence par trop de gens. Ce ne fut pas le cas, en partie du fait d'avoir débuté en milieu de semaine. Avant de rejoindre ma couchette, traînant face aux couleurs changeantes de la lumière déclinante sur le massif du Mont-Blanc, je repasse le fil de la journée, vécue comme une apothéose.  Le soir, dans une douce euphorie, je m'endormirai avec le sentiment d'avoir sans doute vécu la plus belle journée et la plus belle étape de ce Tour.















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